Alexandre Malofeev le 3 août 2023,Copyright Ch.Merle

08 Aout 2023

Volodos annule son récital. Paul Emmanuel Thomas a raison d'offrir toute la soirée à  Alexander Malofeev. Ce sera le moment le plus intense du festival.

Le récital commence par le "Concerto pour orgue n°2 " de J.S.Bach.

C'est un extrait du recueil l'Estro Armonico de Vivaldi transposé pour orgue par Bach.

C'est le pianiste et compositeur russe Samuel Feinberg qui le transcrit à son tour  pour piano.

Une page profonde pleine de tristesse et de grands et nobles sentiments.

L'interprétation de Malofeev est impressionnante. Un phrasé superbe, de l'énergie et une performance passionnante. Le piano sonne comme un orgue. C'est un joyau qui donne des frissons.

On est subjugué par le prélude et nocturne pour la main gauche de Scriabine.

On a l'impression que ce sont les deux mains qui se déplacent sur le clavier ... Magique !
La sonate n°2 en si bémol mineur de Chopin dégage une atmosphère lugubre et angoissante.

C'est fulgurant, orchestral. Dans les deux premiers mouvements il y a tout ce qu'on peut imaginer de violence et de terreur de la mort. Malofeev met son génie technique au service des intentions du compositeur. Chaque note est maîtrisée. C'est un clavier qui dévore la musique. La "Marche funèbre" est un spectacle ahurissant. Ce sont des funérailles nationales. C'est hallucinant de précision et de puissance. 

L'interprétation est différente de celle de Biot.

La sonorié en plein air perd un peu de l'intimité, de celle qu'on a dans une église.

Mieczysław Weinberg est un contemporain et ami de Chostakovitch. C'est la première fois qu'on joue une oeuvre de Weinberg à  Menton.

Weinberg commence les mouvements de sa sonate, de manière assez traditionnelle, quelque peu néoclassique,puis il remplit la partition avec de plus en plus de dissonances et de complexités structurelles. C'est plus profond qu'on ne le pense au premier abord.

C'est l'Ouverture de Tannhauser de Wagner dans la transcription de Liszt qui termine le programme. Jeu époustouflant, prodigieux. Malofeev fait sonner le piano comme un orchestre complet. Incroyable. La musique, avec toutes ses voix différentes, sa puissance, sa richesse et ses subtilités, vient en premier et en dernier. Quelle révélation de la vraie musicalité. Fantastique.

C'est un triomphe. Le public est enthousiaste. Alexander revient avec trois bis. Une page de Medtner, la Toccata percussive de Prokofiev et le merveilleux "Pas de deux" de Casse-Noisette de Tchaïkovski dans l'arrangement de Mokhail Pletnev.

 

 

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